
Genre : comédie populaire
Distribution : 5 femmes, 3 hommes minimum
Durée : 1h40
Editeur : Les Mandarines
Résumé :
De tous temps, les femmes ont lutté pour trouver leur place dans la société et faire entendre leur voix. Certaines se sont illustrées dans ce combat comme Olympe de Gouges, Louise Michel, Rosa Luxembourg, Louise Weiss, Flora Tristan, Gisèle Halimi, etc.D’autres, plus anonymes, ont également joué leur rôle en ajoutant une pierre à l’édifice de l’émancipation et ont permis à la femme de sortir de l’idéologie, très machiste, qui voulait qu’une femme ne soit douée que pour la maternité, l’éducation des enfants et l’entretien du ménage sous la totale dépendance de son époux.Maria 1 et Maria 2, deux jeunes femmes du 21ème siècle, vont remonter le temps et l’Histoire, rencontrer ces figures marquantes de la lutte féminine, pour arriver à leur propre histoire, leur présent, et constater qu’il leur reste du travail à accomplir pour qu’elles soient acceptées, respectées, reconnues comme femmes, à part entière
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Extrait
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MARIA 2
Fais pas ci… fais pas ça… tiens-toi droite… écoute avant de parler… serre les genoux… tu crois que c’est une tenue ?… baisse les yeux… ne sois pas effrontée… c’est pas pour les filles, ça…
MARIA 1 (lui souffle)
J’suis pas ta copine !
MARIA 2
J’suis pas ta copine… tu feras ce que tu voudras quand tu seras grande… ton frère c’est pas pareil, c’est un garçon… fais pas ton intéressante…c’est quoi ce maquillage ?
MARIA 1
Tu veux avoir l’air d’une pute ?
MARIA 2
M’appelle pas pute !
MARIA 1
C’est comme ça qu’ils t’appelleront. Toutes les filles y ont droit.
MARIA 2
M’appelle pas pute !!!!
MARIA 1
Petite pute !
MARIA 2
J’suis pas une pute !!!!!
Cette fois la démonstration tourne à la bagarre entre les deux femmes. La plus jeune refusant qu’on l’appelle « pute » et la plus âgée lui martelant le mot jusqu’à l’exaspération. Arrivent trois jeunes femmes, habillées à la manière des femmes simples du 17e siècle, qui prennent place parmi les spectateurs et regardent les deux Maria se battre. Elles portent des petits baluchons. Anne et Catherine sont amusées et rient, Marie est plus apeurée.
ANNE
Pourquoi qu’à se battent ? Qui c’est qu’à vu ?
CATHERINE
Pas moi. Pas vu. Mais regarde donc comme elle y va la petiote !
MARIE
A vont s’faire mal ! Faut les y empêcher.
ANNE
Laisse donc, ça leur zactive le sang.
CATHERINE
Ça réchauffe la couenne aussi, qu’a bin besoin d’être frictionnée.
MARIE
Faut les arrêter ! Je veux pas voir ça.
ANNE
Laisse donc faire Marie, tant qu’y’a point de sang, y a point de mal.
A un moment donné, Maria 1 passe derrière Maria 2 et la ceinture.
MARIA 1
Doucement Maria, doucement, c’est fini. Calme.
Elles restent ainsi enlacées à reprendre leur souffle. Puis se font face et se saluent à la façon des judokas.
ANNE
Pourquoi que c’est’y que vous vous battiez ?
MARIA 2
On se battait pas on s’entraînait.
MARIA 1
J’apprends à ma petite sœur à se défendre.
MARIA 2
Je veux pas qu’on me traite de pute.
CATHERINE
C’est quoi faire s’entraîner ?
MARIA 1
Faire du sport. Des arts martiaux. Vous connaissez pas l’aïkido, le tae kwon do, le karaté, le full-nunchaku ?
Les trois Filles du Roy pouffent dans leurs mains.
MARIE
Je comprends rien à ce qu’elles disent ?
ANNE
D’où qu’c’est-y qu’à sont pour parler comme ça ?
CATHERINE
Faire du sport ? A veut dire faire du porc, ça doit être des recettes du coin.
MARIE
« Karaté ». A doit pas être fameux un plat « Karaté ».
ANNE
D’où c’est-y que vous êtes ? On connaît point ces affûtiaux que vous avez sur le râble.
MARIA 1
Je m’appelle Maria Celena
MARIA 2
Et moi Maria Magdalena. On est d’ici (on peut dire le nom de l’endroit). Mais nos parents sont des émigrés. Et vous.
ANNE
Nous ?
MARIE
Le dis pas.
CATHERINE
Pourquoi non ? Y’a pas de honte. On sort de l’orphelinat et on va en Nouvelle France.
ANNE
Tous frais payés par le Roi.
MARIA 1
Ah… des filles du Roy !
Maria Magdalena prend sa sœur par le bras et l’emmène à l’écart.
MARIA 2
C’est quoi, c’t embrouille ? D’où qu’elles viennent ? Y’a plus de roi depuis belle lurette, en France.
MARIA 1
Maria, je n’y comprends rien mais je crois que ces filles sont une résurgence du 17e siècle. Peut-être l’émanation gazeuse, le fantôme si tu préfères, de femmes qui sont réellement passées ici vers 1670.
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