
Genre : drame
Distribution : 1 femme 1 homme
Durée : 1h20
Editeur : Art et Comédie
Résumé :
Un homme, en provenance du Canada, cherche un hébergement pour son transit. Il trouve un studio, dans une maison particulière, traditionnellement loué à des étudiants. Mais le jeune homme qui l’occupait n’a pas terminé son année scolaire. Pourquoi ?L’homme interroge la propriétaire qui n’aime pas beaucoup les gens qui se mêlent de ce qui ne les regarde pas. Le ton se durcit, les rapports sont ambivalents, peu à peu l’histoire s’enfonce dans le drame.
Pour vous le procurer, cliquer ici
Extrait
…/…
Scène 1
La femme est au centre du studio. L’homme entre avec un gros sac de voyage au bout de chaque bras.
ELLE
Voilà.
LUI
Ah ! C’est ça la chambre de bonne ?
ELLE
Non c’est un studio.
LUI
C’est quoi la différence ?
ELLE
Une chambre de bonne c’est sans cuisine et les toilettes sont sur le palier. Ici vous avez… (elle s’y dirige) le cabinet de toilette…
LUI
Avec douche ?
ELLE
Venez voir.
Il y va, regarde.
LUI
J’aime mieux.
ELLE
Et là… (elle ouvre le placard) …de quoi faire un peu de cuisine.
LUI (après avoir regardé)
Très peu.
ELLE
J’ai dit un peu. Si vous voulez vous empiffrer il y a la brasserie au coin de la rue.
LUI
J’avais repéré en arrivant, je suis un gros mangeur.
ELLE
Voilà donc…le studio. Il vous intéresse ?
LUI
Au Québec, le Studio c’est un studio d’enregistrement, à Morin-Heights. Ils ne se sont pas foulés pour trouver le nom.
ELLE
Vous venez de là-bas ?
LUI
Oui. Pourquoi ? J’ai l’accent ?
ELLE
Non, un écusson sur votre sac de voyage.
LUI
Observatrice.
ELLE
Assez, oui. Vous le prenez ?
LUI
Oui. Une semaine ou deux. Je ne sais pas encore.
ELLE
Ah non, je loue au mois. Et même la plupart du temps à l’année.
LUI
Ah bon, à qui ?
ELLE
Des étudiants. La Fac est trois rues plus loin, après le commissariat.
LUI
Les jeunes sont très surveillés ici, on dirait.
ELLE
Oui. Un mois, ça vous va ?
LUI
Vous avez le sens des affaires.
ELLE
Je ne vous force pas. Si vous préférez l’hôtel…
LUI
Non, va pour un mois.
ELLE
Je peux m’occuper de votre linge, si vous voulez.
LUI
Moyennant supplément ?
ELLE
Evidemment.
LUI
Si vous avez encore d’autres services à monnayer, dites-moi tout d’un coup et qu’on n’en parle plus.
ELLE
Bon, je ne dis plus rien.
LUI
Je plaisante.
ELLE
Vous êtes français ou canadien ?
LUI
Français, vous voulez voir ma carte d’identité ?
ELLE
Arrêtez de m’agacer. Vous allez vivre un mois dans ma maison, j’ai bien le droit d’en savoir un peu sur vous.
LUI
Hé bien remplissons une fiche que vous irez remettre au commissariat, c’est trois rues au-dessus.
ELLE
C’est ce que je devrais faire, en effet.
LUI
Mais vous ne le ferez pas. Parce que dans cinq minutes vous allez me demander de vous payer en liquide et que ça sera toujours autant que les impôts n’auront pas.
ELLE
Et alors ?
LUI
Et alors, rien ! Je veux seulement que vous sachiez que je vois clair en vous et que je ne suis pas dupe.
ELLE
Bon, écoutez, si vous êtes ici pour me chercher des histoires, il vaut mieux que vous alliez loger ailleurs.
LUI
Je ne cherche pas d’histoire.
ELLE
Trop tard. Vous m’avez énervée. La visite est terminée.
LUI
Dites-donc, vous avez… du caractère, comme on dit.
ELLE
Je n’aime pas les emmerdeurs.
LUI
Vous avez raison. Ce sont des gens insupportables qui vous gâchent la vie.
ELLE
Vous allez me dire que vous n’en êtes pas un.
LUI
Moi ? Pas du tout.
…/…










