Jean-Luc Godard a dit « Quand on va au cinéma on lève la tête, quand on regarde la télévision, on la baisse ». C’est un mot d’auteur qui veut en dire plus qu’il n’y parait. Il est certain que la télévision ne joue pas toujours son rôle qui pourrait être d’informer, de cultiver et de distraire intelligemment. Mais le téléspectateur rendu intelligent devient rapidement ingouvernable, c’est bien connu. Aussi lui propose-t-on trop souvent des programmes édulcorés et peu enrichissants. Voilà pourquoi, sans en rougir, je ne tire qu’une modeste gloire à y avoir parfois trainé mon stylo. Les humoristes, qui y séjournent pourtant considérablement, s’ingénient à en dire du mal avec une méchanceté joyeuse. « Depuis que nous avons la télévision à la maison, nous mangeons tous du même côté de la table, comme dans la Cène de Léonard de Vinci » Marcel Pagnol. Et même Groucho Marx : « Je trouve la télévision très favorable à la culture. Chaque fois que quelqu’un l’allume chez moi, je vais dans la pièce à côté et je lis ». Mais arrêtons de tirer sur l’ambulance, la télévision a de grandes vertus, écoutons ce qu’en dit un grand homme nouvellement académicien (Goncourt) et pratiquant assidu du petit écran, Bernard Pivot : « La télévision peut être un impitoyable neuroleptique et un puissant somnifère. » Ah bon ? Lui aussi…