L’ascenseur

Genre : drame social

Distribution : 2 hommes

Durée : 1h20

Editeur : Les Mandarines

Résumé :

Une souricière dans laquelle Mr Morel n’aurait jamais dû entrer. Qui est cet homme en face de lui ? Cet homme en costume de peintre et qui prétend appartenir au service du nettoiement. Un coup de pinceau, des histoires de cigarettes, de petite fille paralysée, une photo, un article de journal… Le peintre découvre peu à peu ses cartes avec humour et cynisme selon un ordre prémédité. Comme au cours d’une enquête, le puzzle se reconstitue. Une vilaine aventure remonte à la surface. Un règlement de comptes à huis-clos, un jeu de la vérité à la fois drôle, cruel et angoissant.

Pour se le procurer, cliquer ici.

Mots de l’auteur

L’ascenseur est mon premier écrit théâtral. C’est dire qu’il a jailli de mon inconscient comme une pulsion vitale, comme une nécessité existentielle. Cette pièce, je l’ai d’ailleurs écrite plus comme un comédien que comme un auteur tant je voulais m’en « habiller », essayant puis retouchant chaque réplique, chaque action, pour qu’elle « tombe » bien. Je le dis peut-être immodestement : sans qualité elle serait restée manuscrite et moi éducateur. Mais – est-ce un bienfait ? – quelques personnes ont cru possible d’en faire un spectacle montrable à un public. De coup je me suis pris au jeu de l’écriture et je ne l’ai plus quitté. 
Un jour, on m’a glissé une feuille. Dessus quelques lignes : « Si un homme écrit, c’est pour vomir le poison qu’il a accumulé en lui du fait de l’erreur foncière qu’il commet dans sa manière de vivre. Les écrits n’ont d’autre effet que d’inoculer au monde le virus de ses désillusions ». C’est d’Henry Miller et cela m’a donné à réfléchir. A une époque où l’écriture ne sert plus qu’à rédiger des chèques, le crayon qu’à faire des sudokus et le papier qu’à imprimer de la publicité, ne peut-on user de la rédaction que dans un besoin biliaire, que dans l’intention compensatrice de maquiller nos actes ? Si l’on écrit c’est évidemment pour être lu. Mais de qui ? J’ai écrit cet « ascenseur ». Pourquoi ? Qui a motivé l’acte ? Qui a décidé ma main ? Quel virus m’était entré dans l’organisme ? 
L’ascenseur est le microcosme de notre société moderne. Les masses s’y entassent. Les nantis en usent de façon individuelle. Les uns y poussent, les autres s’y pressent. Certains s’élèvent, d’autres se retrouvent au sous-sol. Les boîtes de tout format ont été inventées pour faciliter le transport : les sardines sillonnent plus facilement le globe entassées dans leur armure de métal, dans les wagons on parque bien le bétail et les hommes, dans le métro on canalise la sueur. L’ardeur est emmagasinée, mise sur rail et déversée à bon port. L’ascenseur élève le débat. Il a double fonction. Il matérialise la hiérarchie. Il influe sur la discrimination. Les différences éclatent à la compression. 
Il y avait ce type en face de moi qui fumait outrageusement. Un type en costume blanc qui étalait de la peinture un peu partout. Pourquoi suis-je monté ? Pourquoi l’ai-je laissé me parler ? Pourquoi même avoir écouté ? c’était ouvrir une brèche à l’ennemi. Il s’y est engouffré. Avec ses gros sabots, son nez rouge, sa fumée, ses cigarettes et ses larmes de cristal. Il s’y est engouffré. Il a tout submergé. Tout saccagé. Dans l’ascenseur. Et dans ma tête. 
Un ascenseur tout bête et ordinaire. Un ouvrier occupé à peindre. Un cadre moyen tout d’abord dynamique. Une ambiance étrange relie ces trois éléments de l’histoire. Pourquoi cet ascenseur égraine-t-il son compte à rebours avec l’inexorable lenteur d’une marche au bûcher ? Pourquoi le peintre exprime-t-il, sous une certaine tendresse, son penchant pour la couleur grise ? Pourquoi, dans le double-fond de sa mallette, un homme intègre cache-t-il son penchant pour les cigarettes anglaises ? Prendre cet ascenseur équivaut à une descente aux enfers.

Presse

Gérard Levoyer est du petit nombre des auteurs sur lesquels on parierait un peu plus que sa chemise…

Gilles COSTAZ (Le Matin)

« L’ascenseur » qu’on se le dise, est une excellente pièce, serrée, dense, qui tient le spectateur en haleine comme le ferait un bon polar.

Michel GRENIER (les Nouvelles du Val de Marne)

Horrible claustration, angoisse qui coupe le souffle, les murs d’un ascenseur, semblent progressivement comprimer ses deux prisonniers comme en une histoire d’Edgar Pöe…

LE PROVENCAL

Ce n’est pas, Dieu merci, une fable mais une tranche de vie contée avec humour. Avec cruauté aussi… Bref, ça se suit avec intérêt et ça ne vise pas à refaire le monde mais simplement à exploiter une bonne situation avec de jolies trouvailles théâtrales…

REMO FORLANI

La pièce de Gérard Levoyer suscite une volupté joyeuse. On se sent voyeur et biologiste en train d’observer deux types humains pas plus névrosés que nous. Ils règlent des comptes… Mais de quelle façon !… La pièce fait rire et serre la gorge…

Victor HAÏM