Miss ouistiti

Genre : comédie

Distribution : 1 femme et 1 marionnettiste

Durée : 45 minutes

Editeur : La Fontaine

Résumé :

« Miss Ouistiti » est une comédie pour la jeunesse qui a tout du parcours initiatique. Un jour, Noémie comprend qu’elle doit partir, quitter les siens, sa famille et ses amis, pour s’accomplir et réaliser son rêve : devenir danseuse. Mais Noémie possède un don qu’elle ignore, ou plus exactement qui l’encombre : elle est contorsionniste. Son corps est comme en caoutchouc. Il peut prendre des positions surprenantes à des moments inattendus. Ses bras, ses jambes lui échappent et la font ressembler à un pantin désarticulé. Et cela en fait une danseuse… bizarre. Un jour, convaincue que son talent finira par être reconnu, quitte à traverser la terre entière, et persuadée de devenir une star, elle prend son balluchon, marche droit devant elle, sillonne les routes de l’aventure. Elle fait des rencontres qui ne l’encouragent pas toujours. Parfois même elle a peur, seule, perdue dans la forêt, fragile et désemparée. C’est qu’il est vaste, le monde, et qu’elle est toute petite, Noémie ! Mais certaine de vivre un jour sa passion au grand jour, elle poursuit sa quête et finit par rencontrer un cirque. A travers une histoire simple et joyeuse, j’ai voulu aborder le thème de la quête. Cette quête de quelque chose de personnel que chacun porte en soi et qu’il n’est pas toujours permis de révéler. Noémie va apprendre la vie et se révéler. Mais au-delà de la réussite personnelle, j’ai aussi voulu montrer que, sans amour, toute réussite est incomplète. Etre miss oui mais être heureuse et réussir sa vie avant tout.

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Extrait

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MONSIEUR GOULU

Oh, arrête, arrête, c’est affreux ! Tu es la plus mauvaise élève de mon cours. Je me demande bien ce que je vais pouvoir faire de toi ?

NOEMIE

Que son professeur lui dise une telle phrase rendait Noémie terriblement malheureuse. Pourquoi ne pouvait-elle pas danser comme ses camarades ? Parfois elle essayait, elle enchaînait les pointes et les entrechats (elle le fait tout en parlant) mais, allez savoir pourquoi, il lui venait soudain une envie folle d’improviser et ses bras, ses jambes, tout son corps, se mettaient à bouger en tous sens, comme indépendants les uns des autres. Parfois ça ressemblait à une araignée, parfois à un crapaud qui gobe les mouches et parfois à un papillon qui cherche une fleur à butiner. Noémie trouvait ça rigolo d’avoir un corps en caoutchouc.

Mais les gens n’aimaient pas.

Et Noémie était malheureuse.

       Noémie s’assoit et boude.

NOEMIE

Noémie c’est moi.

       Arrive Jojo le voisin de Noémie.

JOJO

Tu boudes Noémie ?

NOEMIE

Un petit peu. Pas beaucoup. Je boude une miette de contrariété. Personne n’aime ce que je danse.

JOJO

Je te comprends, Noémie, moi c’est pareil. Je compose de la musique et personne ne l’aime.

       Il joue quelques accords bizarres qui sont plutôt des sons sans mélodie.

NOEMIE (avec une grimace qui dit le contraire)

Si, moi j’aime bien Jojo. C’est très spécial comme musique, ça ressemble un peu à des bruits de  tuyaux et de ventre malade mais c’est bien.

JOJO

Je suis content que tu aimes. Tu sais, j’ai composé un opéra de plus de deux heures. Tu veux que je te le joue ?

NOEMIE

Pas aujourd’hui, Jojo, tu vois bien que je boude et que je suis malheureuse.

JOJO

Ah oui, pardon. Tu préfères que je joue ta chanson ?

NOEMIE

Oui, ça je veux bien. Ça me redonnera peut-être le moral.

Chanson douce. Noémie peut démarrer sa chanson sur le sol et tranquillement mêler ses membres pour finir totalement emberlificotée.

J’ai le corps en balle de mousse

Qui rebondit sur les murs

Tout le jour je me trémousse

Je tricote des fémurs

Je me donne des secousses

Et j’invente des figures

Méli-mélo ma frimousse

Devient comme une sculpture

En accélérant : Parfois ça me donn’ la frousse

                         Et j’appelle à la rescousse

                         Moi y’en a problèm’ maousse

                         Mon bras est à la rebrousse

                         Aidez-moi car je dis pouce

                         Si je bouge, paf ! j’éclabousse !

       Elle revient physiquement à la normale et reprend sa chanson doucement

J’ai le corps en balle de mousse

Il vole comm’ un confetti

Tout léger il flotte en douce

Et fait des pizzicati

J’ai le corps en balle de mousse

Roulé comm’ un spaghetti

J’ai le corps en balle de mousse

Comm’ un petit ouistiti.

JOJO

J’aime beaucoup quand tu chantes, Noémie, un peu moins quand tu danses parce que ça ressemble à un puzzle tout mélangé.

NOEMIE (en colère)

Tu n’y connais rien, Jojo. Tu es nul ! Vous êtes tous incapables de comprendre la danse. Tout le monde est nul ! Mon papa, ma maman, ma mémé et même mon frère Cédric. Et le chien Brutus qui va se cacher sous le buffet. Et Zoé la tortue qui rentre dans sa carapace. Et Bing et Bang, les deux poissons rouges qui sautent du bocal et tentent de s’échapper en plongeant dans le lavabo. Un jour je deviendrai une grande danseuse, j’aurai mon nom sur le fronton des théâtres, on m’enverra des bouquets de fleurs du monde entier, j’aurai un tutu blanc et dans la rue, partout où j’irai, j’entendrai « bravo, bravo, bravissimo ! »

JOJO

Ouais, pas mal. Moi pareil.

NOEMIE

Et je dormirai dans un lit rempli de chamallows.

JOJO

Et tu deviendras ronde et molle comme les chamallows !

…/…